Impacts de la crise médiatique pour les OBNL
Avant d’entamer des démarches de relations médias, il est important de comprendre le contexte médiatique dans lequel on s’inscrit et d’être sensible à ses réalités. En 2023, ce sont plus de 1200 postes qui ont été abolis dans les médias québécois. Ces coupures indiquent non seulement une moins grande disponibilité des médias touchés, mais également une plus grande de pression sur l’ensemble de l’écosystème médiatique.
La crise médiatique au Québec en quelques chiffres
Janvier 2023
Montréal Gazette supprime 10 postes de sa salle de rédaction, ce qui représente 1/4 de ses effectifsMars 2023
Coops de l’information – La Tribune, La Voix de l’Est, le Droit, Le Nouvelliste, Le Quotidien et Le Soleil – suppriment une centaine de postes, ce qui représente environ 1/3 des effectifs de l’organisationAoût 2023
Métro Média met fin à ses activités, ce qui représente l’arrêt de 16 journaux locaux québécoisNovembre 2023
Québécor coupe 547 postes au sein de sa filiale Groupe TVA, qui représente environ 1/3 de ses effectifsDécembre 2023
Radio-Canada/CBC abolit 600 postes au Canada, dont 250 au sein son réseau francophone. Ces coupures représentent environ 10% de ses effectifs au paysFévrier 2024
Bell Canada abolit 4 800 postes, soit 9% de sa main-d’œuvre totale, et vend 45 de ses 103 stations de radio régionales, dont 7 des 24 qu’elle possède au Québec.
Une nouvelle réalité pour les OBNL
Il devient impératif de s’adapter à cette nouvelle réalité : moins de ressources et moins d’espace de disponible pour l’ensemble des nouvelles à couvrir et plus de compétitivité que jamais. Les contraintes de temps et de ressources humaines forcent les médias à aller à l’essentiel : soit les nouvelles brulantes d’actualité et celles qui génèrent des clics. Se frayer un chemin dans les médias devient un défi de taille pour les OBNL qui souhaitent mettre en lumière des enjeux, sensibiliser, dénoncer ou faire pression.
D’expérience, j’observe une plus grande difficulté à accrocher les journalistes en 2024, ce qui n’est pas surprenant. Les efforts mis pour les relations médias ne sont pas vains, mais il est important de 1) faire des choix judicieux en amont pour s’assurer de mettre ses efforts aux bons endroits et 2) d’entretenir ses relations avec les journalistes en aval pour faciliter les prochaines couvertures.
Quelques astuces pour accrocher les journalistes
- Offrir une « nouvelle » d’intérêt pour les médias
- Adapter son approche pour chaque journaliste, selon ses intérêts et son média
- Appuyer les informations offertes aux médias par des statistiques ou des témoignages
- Avoir des porte-paroles disponibles et crédibles pour répondre aux entrevues
- Offrir de belles photos ou un lieu visuellement attrayant pour les caméras lors d’un événement de presse
- Préparer des outils clés en main : pochette de presse, avis médias, communiqué de presse, photos hautes résolution, one pager informatif sur les sujets plus complexes, dépliants à propos de l’organisation ou du projet, etc.
- Si un événement est organisé, s’assurer que le format (heure, lieu, durée) soit approprié pour les médias
- Entretenir les liens tissés avec les journalistes
Les OBNL dans les médias
Les OBNL ont l’avantage d’être ancrés dans la réalité des gens – profitez-en ! Offrez des exemples concrets aux médias pour mettre en lumière une problématique sociale plus large. Les OBNL ont comme levier la de force du nombre à travers leurs vastes réseaux de partenaires. Organiser des mobilisations colorées en se ralliant autour d’une même cause peut-être un bon moyen d’attirer l’intérêt des médias.
La crise médiatique rend peut-être plus difficiles les démarches de relations médias, mais la créativité est une qualité à la portée de toustes et il devient impératif d’en faire usage pour parvenir à se frayer un chemin dans les médias. Pour du soutien ou de l’accompagnement pour améliorer l’impact médiatique de votre organisme, contactez-nous! Il nous fera plaisir d’évaluer les possibilités et de les mettre en œuvre avec vous.